Sauver son couple, une histoire d’énergie
Je m’intéresse depuis quelques années à la PNL et je pense que cette discipline est idéale pour améliorer les rapports entre les êtres humains, notamment au sein des couples. Je me suis lancé le défi de tenter d’expliquer certaines de ses techniques dans une histoire comme celles qu’utilisait Milton Erickson.
Laissez-moi donc vous conter l’histoire de l’oncle Jules. Elle illustre à merveille comment utiliser certains outils de communication pour améliorer l’entente entre les êtres.
L’oncle Jules traversait une mauvaise passe. Depuis un certain temps cela n’allait pas avec tante. Leur mariage avait été heureux les premières années, puis, la lassitude et le temps ont transformé l’idylle.
Quand il rentrait du travail ce n’était plus comme avant. Il ne voyait plus que les capitons et le mauvais caractère de sa femme. Celle-ci ne voyait plus que son laisser-aller, surtout quand il s’agissait de bricoler.
À vrai dire, ils envisageaient de divorcer.
Un jour, alors qu’il s’apprêtait à rentrer tard après le travail, dans un café, il rencontra Richard. Ils sympathisèrent tout de suite, aussi, Jules lui avoua les problèmes de couple qu’il traversait.
Cela avait été le coup de foudre entre sa femme et lui, au début. Ce n’était plus le cas aujourd’hui. Très intéressé par cette situation, Richard commença à lui expliquer sa vision des choses.
– Jules, on dit que l’amour rend aveugle. On ne croit pas si bien dire ! Cela ne veut pas dire que nous sommes aveugles. Cela signifie seulement que nous ne voyons que les bons côtés de notre partenaire et que nous ne remarquons pas ses mauvais côtés. Mais il y a plus que ça.
– Chacun de nous cherche son autre moitié, féminine pour les hommes, masculine pour les femmes. Quand nous tombons amoureux d’une autre personne il se passe quelque chose de subtil sur le plan des énergies.
– Quand on aime follement, on ressent de la plénitude, de l’euphorie. On a tous connu des situations où quelqu’un sape notre énergie. Là c’est le contraire. Nous trouvons dans la personne aimée un réservoir d’énergie, une énergie qui nous fait cruellement défaut. Si tu n’aimes pas le mot énergie, pense au mot attention.
– C’est vrai, dit Jules, qu’au début tout était parfait. Nous étions sur un petit nuage.
– C’est l’euphorie dont je parle, reprit Richard. C’est comme si chacun était branché en permanence à une pompe d’hormones du bonheur géante.
– Le problème c’est que peu à peu cette énergie s’épuise.
– Au bout de quelques années, fit Jules, je me suis retrouvé avec une autre femme. Elle ne faisait plus attention à elle, et je commençais à lui trouver des défauts.
– Il n’y avait plus assez d’hormones du bonheur dans la pompe, expliqua Richard.
– C’est cela ! Et moins je recevais, plus je réclamais. J’ai commencé à être désagréable, dominateur. Et elle, elle devenait victime.
– Quand on ne reçoit plus assez d’énergie on souffre de manque, poursuivit Richard. On peut devenir violent. On entre dans un jeu de domination. La domination, c’est ta stratégie pour trouver cette énergie, cette attention. La sienne c’est de devenir victime pour que tu t’occupes d’elle.
– Mais je ne m’occupais plus d’elle.
– Tu étais trop occupé à retrouver ce flux d’énergie que tu avais perdu.
– Oui.
– Que penses-tu de cela ?
– Je… Je crois que j’ai été trop égoïste. Je ne lui ai pas assez prêté attention.
– C’est cela ! Tu cherchais à combler le manque qui était en toi. Et quand elle n’a plus été capable de te le fournir, le soufflet est retombé. Maintenant, comment pourrais-tu changer cela ?
– Je ne sais pas… Peut-être faire plus attention à elle ?
– Pourquoi pas ? Tu dois lui donner de l’énergie, mais sans perdre la tienne. Comment comptes-tu faire ?
– Je dois être plus attentionné, mais avec le travail et les autres soucis, j’ai du mal.
– Il faut d’abord que tu élèves ton niveau énergétique. Tu dois emplir ton réservoir et donner aux autres plutôt que voler l’énergie des autres.
– Mais comment faire ?
– Y a-t-il des moments, des endroits où tu te sens bien ?
– Oui, quand je me promène au bord du fleuve… Et ce matin d’orage où, accoudé au rebord de la fenêtre, je contemplais la pluie tombant sur le jardin. C’était sensationnel.
– Voilà ! La nature et la beauté sont des réservoirs d’énergie. Leur capacité est infinie. Il est possible de se recharger en contemplant la beauté de la nature, en écoutant de la belle musique, en contemplant une œuvre d’art. Si tu fais le plein d’énergie, si tu vibres à un niveau plus élevé, tu pourras donner aux autres et découvrir dans leur cœur leur vraie identité. Et cette vraie nature est toujours belle.
– Je vois…
– Médite cela. Il se fait tard. Je dois partir demain en déplacement professionnel. Que dirais-tu de se retrouver ici dans un mois ?
Les deux nouveaux compères se séparèrent en convenant d’une nouvelle entrevue.
Le jour venu, un mois plus tard, Jules avait l’air presque heureux.
– Tu as l’air d’aller mieux, Jules. Qu’as-tu fais pendant tout ce temps ?
– C’est vrai, je suis plus relaxé. J’ai fait beaucoup de promenades. J’ai aussi commencé à suivre des cours de méditation. Cela fait du bien !
– Mais ? fit Richard qui voyait son regard baisser un peu.
– Mais ma femme n’est toujours pas mieux disposée. Elle dit que je suis encore plus égoïste qu’avant.
– Elle n’est pas encore au même stade que toi. Tu dois l’aider, Jules.
– Et comment ?
– Tu dois utiliser l’écoute active. Tu ne dois pas seulement l’entendre ou même l’écouter. Tu dois montrer que tu l’écoutes et que tu la comprends.
– Quand je lui donne des conseils elle s’énerve et dit que je ne comprends rien.
– Non, non ! Elle ne cherche pas des conseils. Elle cherche à être écoutée. La solution doit venir d’elle. Ce qu’il faut que tu fasses, c’est la mettre dans de bonnes conditions pour qu’elle trouve la solution elle-même.
– De bonnes conditions ?
– Oui. Il faut que tu te synchronises avec elle afin d’établir un bon rapport. Si elle te parle, n’écoute pas la télé en même temps. Assois-toi bien en face d’elle et apporte-lui de l’énergie (ou de l’attention si tu préfères)…
Il poursuivit en voyant la réaction de Jules.
– Imagines des ondes bénéfiques partant de toi vers elle. Il faut que tu sois bienveillant. C’est le mot. Bienveillant ! Regarde la belle personne qu’elle est à l’intérieur et aide-la à sortir, cette personne.
– Excusez-moi ? C’était le barman qui les interrompait. Je vous écoute depuis un moment. Ma femme et moi, nous ne nous parlons plus. C’est comme si chacun était devenu indifférent.
– La mienne, joue la victime. On dirait que ça lui plaît.
– Ce sont des mécanismes de défense appris dans l’enfance. Ils servent à accaparer l’énergie (l’attention) des autres. Chacun de vous a développé une stratégie qu’il utilise avec certaines personnes. En général on reproduit les comportements que nous avions avec nos parents.
– Que faire, alors, fit l’homme derrière le comptoir ?
– Il faut rompre ce cercle vicieux. Comme je le disais précédemment, il faut essayer de voir qui se cache réellement derrière l’apparence de l’autre. Les comportements ne sont pas ce que sont vraiment les gens. Nous ne sommes pas nos comportements.
– C’est vrai ! dit l’employé.
– Mais aussi, reprit Richard, derrière chaque comportement il y a une intention positive.
– Même pour un meurtrier !? S’exclama jules.
– Je crois que oui ! Même les pires criminels ont une intention positive au départ, comme conserver leurs valeurs, se défendre, débarrasser le monde de personnes qui vont à l’encontre de leurs croyances…
– C’est terrible, fit le barman !
– C’est là que le pardon entre en jeu. Celui qui pardonne se libère de ses énergies négatives. Cependant, on peut pardonner sans accepter le comportement.
– Mais revenons à nos jeux dominé – dominant ou indifférent – indifférent. Le simple fait de prendre conscience de ces relations de dépendance suffit parfois à les rompre et à repartir sur de bonnes bases.
– Je ne saisis pas tout, dit Jules tandis que le barman s’éloignait pour servir quelqu’un.
– Quand elle joue les victimes, fais-le lui comprendre tout en restant bienveillant. Elle prendra conscience de sa stratégie. Dis-lui par exemple qu’elle n’a pas besoin de se poser en victime pour avoir ton amour et ton soutien. Ensuite, écoute ce qu’elle a à dire en faisant ce que j’ai dit.
– Je dois encore prendre la route pendant quelques semaines. Essaie ce que je t’ai appris et, la prochaine fois, viens accompagné de ton épouse.
Jules hésita d’abord, puis accepta.
Est-ce que la femme de Jules viendra ? Arriveront-ils à résoudre leurs problèmes de couple ? Ne manquez pas la suite !
Cet article participe à l’évènement inter-blogueurs « Rapports humains » organisé par le blog Copywriting Pratique. Si vous avez lu cet article et qu’il vous a plu, alors merci de cliquer sur ce lien : J’ai aimé ce que j’ai lu !
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