Travail et santé, l’équation impossible ?

travail et santéTravail ou santé ?

 

Dans cet article je dresse un état des lieux de la santé au travail, des conséquences du travail sur la santé et de ce que peut apporter une activité professionnelle à l’état physique et mental d’une personne.

J’explique aussi comment ne pas perdre la santé quand on travaille.

 

Travail = progrès

 

Le travail c’est la santé, ne rien faire c’est la conserver.

 

Cette citation est fausse et nous allons voir pourquoi. Peut-être avez-vous votre avis là-dessus ? À en juger par l’état dans lequel se trouvent les gens qui subissent de plein fouet les fermetures d’usines, on peut se demander si ne pas travailler c’est vraiment conserver la santé.

 

Rembobinons un peu le film.

 

Au début il y avait la jungle. La loi de la jungle. Je vous parle d’un temps que les moins de 10 000 ans ne peuvent connaître.

 

Avant le développement de l’agriculture, les peuples de chasseurs-cueilleurs, les cousins de Naoh (héros du film La guerre du feu), devaient trouver abri et nourriture en voyageant de grotte en grotte au grès des troupeaux d’animaux.

L’invention de l’agriculture a permis de sédentariser les populations. Et avec la sédentarisation est née la ville.

 

La concentration des animaux et des hommes a nuit à la santé, avec les premières épidémies.

Mais d’un autre côté la sédentarisation a permis la production et le stockage des récoltes, avec la naissance de la propriété et du confort. Enfin, les hommes pouvaient faire des plans sur la comète.

La production de ce confort (et les bénéfices de celui-ci sur la santé) a nécessité la spécialisation des tâches. L’agriculteur / éleveur d’un côté, le boucher, le percepteur des impôts, les guerriers, les constructeurs, les architectes, de l’autre.

Le travail était inventé. C’est la source du progrès phénoménal connu par l’humanité.

 

Une pyramide pour les contrôler tous

 

Avec les débuts historiques du travail, nous sommes dans la base de la pyramide de Maslow.

 

pyramide de maslow
Sécurité et alimentation par le travail

 

 

Le travail a rendu possible la satisfaction des besoins de base de l’humanité, contribuant ainsi à la santé. Le travail est donc bénéfique sur le plan de la santé parce qu’il permet de mieux se nourrir et de mieux se loger. À terme il permet aussi de développer des structures de soins comme les hôpitaux.

 

Bref, le travail crée la civilisation. La civilisation favorise la bonne santé. C’est ce que nous apprend l’histoire humaine.

 

Mais la santé, ce n’est pas que sur le plan physique. La santé c’est à la fois le physique et le mental.

 

Jetons un coup d’œil sur le haut de la pyramide de Maslow. Cette pyramide dit que pour être heureux, une fois que les besoins de base sont remplis il faut que les niveaux supérieurs de la pyramide soient eux aussi pris en compte.

 

Le travail, historiquement, a permis à des milliards d’hommes de se réaliser. Les bâtisseurs de cathédrales étaient respectés (et bien payés). Les compagnons et autres confrères pouvaient être fiers de leurs chefs d’œuvres et se sentir comme appartenant à une communauté.

 

Les corporations, syndicats, compagnies ont permis aux êtres humains de remplir leurs besoins à tous les niveaux de la pyramide.

Ainsi, travail, progrès et santé vont de pair.

 

Quand le travail a nuit à la santé

 

Le travail a malheureusement eu des effets néfastes au cours de l’histoire.

Tout d’abord, le travail, en agriculture, a créé la richesse et la propriété.

 

Auparavant les hommes travaillaient pour manger et se mettre à l’abri. Ni plus ni moins. Quand un endroit ne satisfaisait plus leurs besoins, ils en changeaient. Ils étaient nomades.

Avec la sédentarisation il a fallu protéger les récoltes, construire des murs, des remparts, des armées.

 

La convoitise est née (elle existait déjà, elle a été décuplée). Certaines agglomérations étaient plus riches que d’autres et plus convoitées.

La guerre – autrefois rixes entre tribus – a été inventée, avec ses batailles rangées.

 

L’homme, autrefois libéré par le travail, en est devenu esclave. Certains potentats ont voulu toujours plus de richesses. Il fallait du travail à bas coût – des esclaves.

Des hordes de travailleurs ont vu leurs besoins d’estime, de reconnaissance et, même parfois, leurs besoins physiques non reconnus.

Avec le travail de l’agriculture et l’avènement des céréales sont venus les premiers problèmes liés à l’alimentation (les céréales sont peu digestes). De plus, la concentration des hommes et des animaux ont causé bien des maladies. On estime que les chasseurs-cueilleurs ne connaissaient pas tant de maladies. Les animaux ont commencé à transmettre aux hommes de nouveaux germes.

 

La lutte des classes

 

Plus récemment, l’humanité a connu une accélération du progrès grâce à la financiarisation du capital, au taylorisme et au fordisme. Un cran a été franchi. Auparavant cantonné à la ferme ou à l’atelier, le travailleur s’est vu agglutiné dans des usines de plus en plus grandes, avec des tâches bien éloignées du compagnonnage et de son art.

Le découpage exacerbé des tâches sur les chaînes de montage a conduit l’homme à devenir un automate.

 

Sur le plan de la santé, les rythmes de travail intenses, les 3 huit, le travail de nuit, les postes de travail mal adaptés ont abouti à un mal-être de plus en plus général.

 

Quelques générations à ce rythme et tous les pays ont dû accorder des vacances à leurs travailleurs.

Des vacances ! Mot inconnu jusque-là ! Nos ancêtres travaillaient 6 jours sur 7 toute leur vie (enfin, tant qu’ils pouvaient).

 

Mais dans ce travail au rythme du soleil il y avait encore la notion d’artisanat, de but, de reconnaissance et d’estime de soi. Aujourd’hui, les travailleurs ne sont plus maîtres d’eux. Ils travaillent tous pour un patron. Les différents organismes sociaux se chargent de décourager les travailleurs à devenir leur propre patron, leur coupant ainsi l’estime de soi et la reconnaissance sous le pied.

Les esclaves des temps modernes se sont révoltés contre les patrons. La lutte des classes était née.

 

Mais cette lutte, à l’origine une revendication d’amélioration des conditions de travail (on se trouve là au niveau de l’environnement physique) s’est transformée en idéologie (ici, au niveau identité).

C’est là que cela devient pervers. Nécessaire en un temps, la revendication devient, par habitude, par schémas de pensée, un poison.

 

Le syndicalisme toxique

 

La révolte légitime de l’ouvrier par rapport à ses conditions de travail faite idéologie, la porte était ouverte à toutes les dérives… idéologiques.

 

Je passe sur le communisme, tentative échouée de retour à la « bonne » époque des chasseurs-cueilleurs.

 

La lutte des ouvriers contre le patronat n’amène à rien de bon. Le conflit, la rancœur, la haine ne mène à rien, sinon aux cancers et autres maladies.

 

Il n’y a qu’à voir l’état de bonheur des salariés des usines qui ferment.

Certes, il y a toujours eu et il y aura toujours des patrons voyous, mais il faut bien se dire une chose : le capital leur appartient, et ils sont encore libres de le mettre où ils veulent.

De plus bien des patrons en ont assez des salariés qui se plaignent toujours et en veulent toujours plus.

Un grand nombre de chefs de petites entreprises rechignent à embaucher. En effet, la protection du salarié est telle que s’il ne fait pas l’affaire on ne peut s’en débarrasser.

 

L’opposition à l’employeur est devenue un mode de pensée. Ce qui crée forcément chez le salarié un malaise.

 

choix entre travail et sante
Il peut apporter la santé comme la maladie

 

D’autre part, cette façon de pensée, ainsi que tout ce qui est prévu pour soutenir les salariés – acquis de haute lutte à travers les âges – force les travailleurs à rester dans leur petit confort.

En fait, le confort précaire, soutenu à bout de bras par les organismes sociaux, est à l’origine d’un inconfort à long terme.

Il suffit d’écouter des salariés en temps de crise pour le comprendre.

 

Ne vous étonnez pas de ne plus recevoir votre poisson quotidien le jour où celui qui vous l’apportait chaque jour n’en a plus.

L’homme sage anticipe. L’homme sage est prévoyant. Il s’adapte à un environnement qui bouge. Les hommes du paléolithique devaient s’adapter ou crever. Aujourd’hui on ne sait plus faire.

 

Le système capitaliste toxique

 

Si le capital est à l’origine du travail et du progrès, comment se fait-il que l’on en soit arrivé là ?

 

Aujourd’hui, le monde est malade du capitalisme. La recherche du profit est extrême. La libéralisation des marchés financiers, la déconnexion de l’économie de la réalité, font que l’on va de crise en crise.

 

L’argent réel n’existe plus. L’économie tourne à plein régime mais personne n’est là pour absorber sa production. On fabrique des produits toxiques, qui ne durent que 2 ans, voire quelques mois pour les vêtements (obsolescence programmée), de façon à ce que le consommateur soit obligé d’en racheter.

On ne sait plus vivre au rythme du soleil et au pas des chevaux. Il faut toujours plus.

 

Pour produire plus on presse l’employé. Même si son poste de travail et désormais ergonomique, la souffrance est mentale.

On ne compte plus les suicides en entreprises, les cas de burn-out, de dépression, de démoralisation.

 

Le travail, outil de réalisation de soi, devient une prison intellectuelle.

Les besoins de consommation devenant de plus en plus pressants, il faut de plus en plus travailler, de plus en plus gagner de l’argent. Certaines personnes gagnent même tellement d’argent qu’elles ne savent pas comment le dépenser.

 

stress au travail
De plus en plus de stress

 

Avez-vous besoin d’une voiture de sport pour être heureux ? Mon dieu ! Vous n’arrivez pas à être heureux comme ça ?!

 

Le bonheur n’est pas lié à des objets matériels…

 

 

Le travail ce n’est pas la santé

 

Le progrès s’est fourvoyé. Il n’y a plus de progrès. L’Ipad ce n’est pas le progrès.

Le progrès ce serait que les gens soient heureux. Un simple tour dans le métro aux heures de pointe, à Paris, suffit pour comprendre que ce n’est pas le cas.

Le travail, aujourd’hui, nuit à la santé. Surtout celui que l’on n’a pas choisi.

 

L’abolition du travail

 

Il y a pourtant quelque chose de positif dans la production de masse. En effet, dans l’intention d’améliorer la productivité, la miniaturisation, la robotique, ont fait de gros progrès. Pour l’instant on assiste à l’effet pervers qui est de licencier des gens pour mettre des robots à leur place.

 

En Asie, la plus grosse usine du monde, celle qui produit 70% des téléviseurs de la planète, tourne avec 20 personnes.

 

Mais la robotisation permettra peut-être un jour d’automatiser toute la chaîne de production, abolissant ainsi le travail. Plus aucun homme ne sera obligé de travailler. Il pourra se consacrer à évoluer psychiquement et spirituellement, dans les niveaux hauts de la pyramide.

 

C’est l’hypothèse de la série de la Prophétie des Andes. Alors, quand chacun aura accès à toutes les ressources dont il a besoin, la vie sera plus douce, et les guerres prendront fin.

Si seulement, on ne consommait pas toute l’énergie fossile avant…

 

Comment ne pas perdre votre santé au travail ?

 

Que pouvez-vous faire tout de suite de votre côté ? Pour vous ?

 

Un travail n’est qu’un travail. Perdre la santé pour celui-ci ne vaut pas un clou.

 

Si une situation professionnelle ne vous convient pas, il est inutile et nuisible de faire l’autruche.

Il existe des outils pour s’en sortir écologiquement (sans vous nuire, sans nuire à vos proches).

 

Changer son environnement

 

Si vous vous trouvez dans un environnement toxique, il faut en changer. Vous ne pourrez pas aller bien loin si ce qui vous entoure n’est pas porteur.

Cela signifie aussi vous débarrasser, du moins vous éloigner, des personnes toxiques ou qui vous découragent, vous sapent le moral.

 

Redéfinir ses objectifs

 

Vous devez redéfinir vos objectifs. Que voulez-vous faire dans la vie ? Quels moyens vous donnez-vous ?

 

Si vous voulez vivre correctement et que votre travail ne vous apporte pas assez d’argent, pourquoi garder ce travail ? Comment en changer ? Que faites-vous pour en changer ?

 

Il est très préjudiciable pour la santé de rester coincé dans une situation toxique.

Il est aussi très mauvais de toujours attendre une aide de l’extérieur. Cela crée de l’anxiété, source de maladies – c’est bien connu.

En effet, on se place dans la peau du gars qui attend son poisson tous les jours.

Et s’il n’arrivait plus, ce poisson ?

Vivre dans l’angoisse quotidienne est la voie royale vers la maladie.

Il faut savoir s’adapter, être suffisamment flexible pour survivre. Et cela passe par la formation, la recherche d’emplois mieux rémunérés, d’autres sources de revenus, etc.

 

Redéfinir ses compétences

 

Quand vous voulez quelque chose commencez par savoir comment l’obtenir. Vous devez acquérir des compétences pour atteindre vos objectifs. On parle essentiellement ici de formation.

Vous pouvez aussi vous rapprocher de personnes qui ont réussi dans le domaine dans lequel vous voulez réussir.

En tout cas, rien ne se passera sir vous n’acquérez pas les compétences nécessaires.

 

Redéfinir ses valeurs

 

Parfois l’environnement, les compétences et les objectifs ne suffisent pas. Quelque chose vous bloque et gâche tout. C’est sans doute que vos valeurs vous font rejeter la réussite, l’argent (comme  pour les syndicalistes).

Si vos valeurs sont nocives pour vous, changez-en. La PNL nous livre quelques outils pour y parvenir.

 

Le recadrage

 

Même si le patron vous presse comme un citron, il y a une intention positive là-dessous. Il veut maintenir à flot l’entreprise et conserver ainsi les emplois (tout en ayant un bon retour sur investissement), ou il veut que vous rentriez dans ses critères d’efficacité, pour pouvoir mieux vous apprécier.

Les grandes entreprises du CAC 40 versent de plus en plus de dividendes ? Et alors ? Achetez leurs actions ! Cela vous fera une source de revenus supplémentaire.

Dans toute chose il y a un bon côté. Voyez le bon côté plutôt que le mauvais. Cela ne changera pas les choses, mais vous serez en meilleure santé.

 

Cherchez une nouvelle gare fromagère

 

N’attendez pas, comme Polochon, de ne plus trouver de fromage. Partez tout de suite en quête d’une nouvelle gare fromagère.

 

 

Cet article participe à l’événement inter blogs « La santé au travail » organisé par Pierre du blog vaincre les risques psychosociaux.fr et DeveloppementPersonnel.org.

 

 

Dans l’ordre : Stuart Miles, marin, Stuart Miles FreeDigitalPhotos.net

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