Violence dans le couple, enfin une technique contre
La violence dans le couple entraîne la mort de centaines de femmes par an. Voilà ma humble contribution contre la violence dans le couple. Je vous livre une technique qui permet de lutter contre les comportements violents, que ce soit dans le couple ou dans d’autres domaines.
Violence dans le couple : solutions
Par où commencer ? C’est assez compliqué et je ne sais pas si vous allez suivre ! Cette technique est tirée du livre The Structure of Magic Tome II, de John Grinder et Richard Bandler. Je vais essayer de rester simple.
Je vais d’abord expliquer plusieurs notions, puis je conclurai.
Différents canaux, et ce n’est pas Venise
Vous vous souvenez que l’on utilise plusieurs canaux d’entrée/sortie pour percevoir le monde, le système VAKO. On le perçoit souvent plus par la vue ou l’ouïe ou les autres sens. On n’utilise pas qu’un seul canal, mais plutôt un en particulier (majoritairement).
Ainsi, on utilisera des prédicats différents selon le type de canal privilégié :
- je vois bien que cela te plaît
- j’entends bien, j’entends, Monsieur…
- Je sens que je comprends.
- Je vois que tu es énervé.
Systèmes de représentation
D’autre part, on se représente les choses (à l’intérieur) soit auditivement (on entend des voix ou des sons), soit visuellement (on se représente des images), soit par des sensation (boule dans le ventre, etc). On appelle cela le système de représentation.
Comme les bébés
Les bébés fonctionnent selon un processus see-feel ou hear-feel. Ce qu’ils voient ou ce qu’ils entendent se transforme directement en sensation. C’est pour cela qu’un étranger qui sourit mais approche sa grosse face de l’enfant (par rapport à celle du bébé) provoque dans celui-ci de la peur et il se met à pleurer.
Nous avons tous en nous des restes de ce comportement.
Incongru, non ?
Vous avez dit incongru ? Non, c’est moi. Pour expliquer ce qu’est un message non congruent, voici un exemple.
Vous avez sans doute déjà vu (tiens un prédicat) un individu vous dire « bravo, tu t’es bien débrouillé ! » avec une voix plutôt crispée et la mâchoire serrée, enfin, quelque chose qui ne correspond pas au message de félicitation.
Ou alors, on vous a certainement déjà dit, en réponse à votre « Bonjour ! Comment ça va ? » : « Très bien », mais avec la voix faible et triste et le regard baissé. Ce n’est pas congruent, n’est-ce pas ?
Quelqu’un qui n’est pas congruent utilise des canaux exprimant des para-messages dont le sens est différent. Il peut aussi avoir un système de représentation différent.
Petite astuce pour élucider ce qui ne va pas quand quelqu’un est incongruent : ajoutez « Mais ? ».
Exemple : « Je vais bien, merci » d’une manière triste. Vous dites : « mais ? ». La réponse : « Mais j’ai fait une gaffe… ».
Le « mais » suivi d’un silence tire les vers du nez.
On apprend dans le livre que des parents qui sont souvent non congruents peuvent mener à des rejetons schizophréniques.
La nominalisation
La nominalisation est une distorsion du langage (voir pourquoi il faut déprimer plutôt que connaître la déprime) qui transforme un processus (un verbe) en nom, en événement figé et souvent abstrait et vague.
Par exemple : « Il s’est légèrement entaillé le doigt » –> « sa blessure ».
Nominaliser c’est figer un processus, un acte en notion abstraite.
Vous allez voir pourquoi c’est important dans la suite.
La lecture de pensée
Dans le cas qui nous intéresse, on appelle lecture de pensée le fait de prêter à d’autres des pensées qu’ils n’ont pas, mais qui sont provoquées par des sentiments que l’on a en soi.
Par exemple, si l’on se sent déprimé, quand son mari rentre fatigué de sa journée et qu’il marmonne ou grogne, on le prendra OBLIGATOIREMENT pour une critique envers nous. Même si c’est réellement de la fatigue et qu’il aime sa femme.
Dans la lecture de pensée on prête à l’autre des pensées qui, pour nous, nous EXPLIQUENT ce que l’on ressent.
Autre exemple : « Je vois bien que tu ne m’aimes pas. » Rien ne dit cela !
Lecture de pensée = feel-see ou feel-hear
La relation de cause à effet
On appelle la relation de cause à effet, le processus qui fait que l’on se sent d’une certaine façon à cause de quelqu’un d’autre, sans que cela ait un lien réel.
Exemple : « Mes enfants me rendent dingue ! » ou « Ta présence me stresse. » Non, le stress vient de vous.
Par le cause à effet on justifie faussement son état interne par un élément extérieur qui n’a rien à voir.
Cause à effet = see-feel ou hear-feel
Catégories de Virginia Satir
Virginia Satir était une thérapeute de la famille douée et célèbre de par ses découvertes – transmises et reprises par des chercheurs et autres thérapeutes de génie.
Elle a catégorisé 4 comportements :
- Le suppliant (placater) : c’est la carpette de service, elle s’écrase et s’auto-flagelle.
- Le blâmeur (blamer) : il critique les autres et agit en père fouettard.
- L’ordinateur (computer) : c’est le super raisonnable, à la limite froid – rien ne l’atteint.
- Le distracteur (distracter) : c’est un mélange des trois autres, il passe du coq à l’âne, parle d’une chose puis d’autre chose.
Déjà vous semblez reconnaître certaines personnes de votre entourage. On ne s’emballe pas ! Ce ne sont que des catégories. Chacun a un peu de chaque caractéristique en lui.
Certaines catégories sont antagonistes l’une de l’autre :
- suppliant / blâmeur
- ordinateur / distracteur
C’est ce que l’on appelle les polarités. C’est très important pour la suite.
Quel rapport avec la violence dans le couple ? Je pense que les catégories de V. Satir vous mettent un peu sur la piste. Patience, on y arrive. Voyons d’abord une découverte des scientifiques qui va nous expliquer un peu mieux pourquoi certains individus sont violents.
En direct des labos
Les scientifiques ont fait une découverte. Bon, ce n’était pas dans un labo, ils n’étaient pas habillés tout en blanc, comme on nous fait croire dans les pubs pour telle ou telle marque de lessive !
Comme je vous le disais ci-dessus, chacun de nous exprime différentes catégories de Satir, en plus ou moins fort. Ce que les scientifiques ont découvert c’est que lorsque deux personnes communiquent, si l’une des deux exprime la polarité dominante de l’autre, cette dernière va se mettre à exprimer le contraire de sa polarité principale.
Des explications…
Soit un individu A qui est un suppliant. Son canal prioritaire pour les inputs est le canal Visuel. Il a un système de représentation interne kinesthésique. Feel-see. Ce qu’il voit provoque une réaction kinesthésique en lui et il est plutôt du genre suppliant, plaintif, à se morfondre (placater). Pour ce qui est du canal de sortie il est plutôt kinesthésique (mouvements lents, tactile, etc). Et il utilise beaucoup de nominalisations.
Si un individu B adopte face à A de façon congruente le même comportement, A, qui est see-feel, va commencer à voir et ressentir sa polarité. Cela va l’aider à dénominaliser.
Cette dénominalisation va exprimer la polarité inverse, blâmeur, tout en gardant le canal de sortie kinesthésique. Dénominalisation kinesthésique = transformation d’un mouvement figé en acte + kinesthésique ( + blâmeur) = violence.
C’est un peu compliqué, mais ce sont des chercheurs qui l’ont prouvé.
Ma touche personnelle va peut-être vous aider à comprendre.
Pour moi c’est un peu comme quand on dit qu’il ne faut pas se mettre à courir devant un fauve. Si l’on se comporte comme une proie devant un prédateur il va nous considérer comme une proie et nous chasser.
Je pense que c’est exactement cela.
Dans notre cas A découvre en B ses propres faiblesses (placater) et réagit comme un fauve par la polarité inverse. Sous les blâmes B devient de plus en plus suppliant, ce qui augmente les blâmes de A.
Cela ne vous rappelle rien ?
Quand quelqu’un joue la victime, surtout face à un groupe, les autres ont tendance à jouer le bourreau. Il semble que cela soit câblé ainsi chez l’être humain.
La violence dans le couple
Qu’est-ce que cela peut nous apprendre sur la violence dans le couple, et comment y mettre fin ?
Tout d’abord, je tiens à dire que cet exemple est particulier et qu’il n’explique pas toutes les formes de violences.
Ensuite, nous avons, grâce à tout ce qui précède quelques outils pour lutter contre la violence.
1/ Parfois c’est ce que l’on voit qui nous fait ressentir des choses, sans que cela soit justifié (cause à effet). Posons-nous la question :
« Est-ce vraiment mon compagnon qui est la cause de tout cela ou moi qui me fait des films ? »
2/ Parfois on croit voir des choses mais cela n’est pas vrai (lecture de pensée). On peut se poser la question :
« A-t-il vraiment voulu dire cela ? »
3/ Un peu comme en analyse transactionnelle, parlez d’adulte à adulte. Si je traduis cela en termes utilisés dans cet article, ne soyez pas polarisé. Ne dansez pas sur les extrêmes. Ne blâmez pas et ne suppliez pas. Ne jouez pas à la victime devant un prédateur. Cela ne fait qu’empirer les choses. Tentez de faire le contact avec un autre canal de communication. Si le serpent est sensible au déplacement (visuel), ne bougez plus. Sortez de son collimateur. Compris ?
4/ Communiquez mieux en évitant les nominalisations. « Il n’y a plus rien entre nous » n’est pas très clair. Préférez expliciter les points qui clochent et corrigez-les à deux.
5/ Maintenant que vous savez que votre état interne peut être faussement influencé, ne vous laissez plus berner.
6/ Les auteurs de violences répondent à un câblage particulier. Ils utilisent les meilleurs outils à leur disposition à un moment donné. Il faut changer ce câblage et leur donner d’autres outils. Il faut leur donner plus d’options pour qu’ils puissent choisir d’autres comportements.
Les gens violents répondent à leur modèle du monde, un modèle étriqué. Ce n’est pas pour cela qu’il faut accepter ce comportement, mais il me semble plus intelligent de les aider à évoluer grâce aux outils modernes.
7/ Les techniques évoquées dans The Structure of Magic Tome II, de John Grinder et Richard Bandler. peuvent aider bourreaux comme victimes. Voici un résumé :
- détecter l’absence de congruence dans les messages exprimés par les différents canaux
- séparer les différentes polarités (en aidant à les exprimer chacune de façon congruente)
- les faire se rencontrer (via un canal de communication différent, par exemple)
- faire fusionner les différentes polarités pour créer de nouvelles ressources.
La mésentente dans le couple vient souvent du fait qu’il y a lecture de pensée ou relation de cause à effet. Un partenaire a coupé un canal de communication en entrée. Il ne prend plus en compte le canal auditif ou visuel. Par exemple, un sourire va être forcément pris pour une moquerie, même si ce n’est pas le cas.
Ce canal de communication délaissé conduit à une absence de feed-back, un feed-back qui permettrait à la personne de mieux s’adapter au monde réel. Son absence déforme la réalité et produit des problèmes de communication.
Une solution (et une technique) et d’essayer plusieurs modes de communications (canaux) afin de renouer le contact sur un autre plan et d’obtenir ou de donner du feed-back. Sans feed-back on reste calibré sur le comportement de l’autre (c’est un circuit câblé) et on ne change pas de comportement. On ne peut pas s’adapter. Il est alors impossible de désamorcer les situations conflictuelles.
Nous sommes parvenu au terme de notre odyssée. J’ai tenté d’expliquer du mieux que je pouvais. Dites-moi si vous avez compris (ou plutôt ce que vous avez compris) et si cela peut vous aider à mieux comprendre l’autre.
Images : Ambro FreeDigitalPhotos.net
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