Comment changer ses croyances limitantes
Ce qui limite les gens dans leur essor ce n’est pas l’environnement mais leurs croyances limitantes. Non, ce n’est pas la banlieue qui fabrique les pauvres, ce sont leurs croyances. C’est peut-être dur à entendre quand on a des problèmes d’argent, cependant c’est on ne peut plus vrai : on se fabrique soi-même sa pauvreté. Ce sont les croyances que l’on entretient qui font que l’on manque d’argent ou même que l’on ne va pas bien. Dans quelques instants je vais vous parler d’une technique qui permet de se débarrasser de ses croyances limitantes.
Les croyances comme le fuel de la lutte
N’avez-vous jamais discuté avec un syndicaliste d’une société en péril ? N’avez-vous jamais vu à la télé ces gens qui travaillent dans une usine qui fabrique des cassettes vidéos, usine en dépôt de bilan, et ces gens qui, malgré tout réclament que l’état fasse quelque chose pour eux ? On a là typiquement la croyance que les choses doivent rester toujours et éternellement pareilles, et que quelqu’un d’autre (l’État) doit les aider. Pourtant, même dans la bible il est écrit « aide-toi et le ciel t’aidera ». Le marché de la cassette vidéo est un peu déprimé en ce moment, non ?
De même, le gouvernement actuel ne jure que par l’augmentation des impôts et de 950èmes lois pour lutter contre le chômage. Ils s’accroupissent devant l’Europe technocratique, vous savez, celle qui emploie 20 personnes pour fixer la circonférence exacte du petit-pois moyen. Alors qu’il suffirait de baisser drastiquement les impôts des gens qui investissent : actionnaires, patrons, professions libérales et sortir de l’Europe (comme veut le faire l’Angleterre, d’ailleurs). Le budget de l’Europe est de 194 milliards je crois. De l’argent jeté par les fenêtre.
Et cela ne les dérange pas d’avoir 10% de chômage et une croissance en berne alors que les voisins font bien mieux ! Tout cela par dogmatisme (des croyances). Le dogmatisme n’explique pas tout, cependant. En tant que dirigeants ils ont pour mission d’aliéner les peuples aux conglomérats industrialo-financiers. C’est en bonne voie. Merci pour eux.
Les conflits naissent en général de la confrontation de croyances incompatibles. Comment des salariés (donc des gens précaires – être salarié c’est être pauvre) peuvent se priver de revenus pendant des semaines pour des croyances que d’autres ne partagent pas ? Pourquoi ne pas consacrer toute cette énergie à trouver un autre travail ou se former ? Pourquoi s’opposer au patron alors que c’est lui qui fournit du travail ? Cela m’a toujours étonné de voir que des salariés font la grève parce que l’entreprise est en difficulté. Cela ne fait qu’empirer les choses, non ? Foutue lutte des classes ! Il y aura toujours des maîtres, des seigneurs et des esclaves (les travailleurs d’aujourd’hui sont esclaves des médias et de la société de consommation).
Ne pas croire au changement peut coûter cher
Dans « Qui a piqué mon fromage » Polochon est toujours satisfait de sa gare fromagère. Il ne veut pas en changer. Il n’aime pas le changement. Il ne croit pas qu’ailleurs ce soit mieux. Il s’accroche à ses acquis. C’est étonnant, non ? Il y a partout des Polochons qui vous diront que le changement c’est pas bon, qu’avant c’était mieux. Le problème n’est pas d’aimer le changement ou avant ou après. Le problème c’est que tout change et évolue, pas toujours en bien. C’est pour cela qu’il faut toujours préparer l’avenir et chercher de nouvelles gares fromagères.
Des croyances limitantes
On ne peut pas dire que ces croyances facilitent l’évolution de l’individu. Rester 30 ans dans la même entreprise c’est construire son propre mausolée avec de la paille. On a déjà vu par ailleurs que certaines croyances peuvent être dangereuses pour la santé. Elles peuvent aussi être dangereuses pour votre indépendance financière. Si vous croyez que l’état vous aidera, tant pis pour vous. Les temps ne sont plus les mêmes qu’au temps des 30 glorieuses. La fin de la retraite est programmée. Quand il n’y aura plus de sous il n’y aura plus de sous. Et pis c’est tout !
Qu’est-ce qu’une croyance ?
Une croyance c’est : « tous les commerciaux sont des escrocs », « prendre un viager c’est parier sur un sort funeste », « je suis nul en sport », « je ne peux pas maigrir », etc.
Il faut savoir que le cerveau humain traite des milliers d’informations par seconde. Pour pouvoir fonctionner normalement un humain doit filtrer un grand nombre de ces informations. Ce filtrage permet d’aller à l’essentiel. Par exemple, une fois que l’on a appris à lire et prononcer le son « che » on sait le reconnaître partout et on sait comment le prononcer. On généralise.
Généralisation et perception
Une croyance est une généralisation de ce que l’on observe. Mais c’est aussi la meilleure explication que l’on a à propos de quelque chose, compte tenu des évidences que l’on a à un moment donné – suivie d’une généralisation.
Les points importants sont généralisation et meilleure explication. L’univers est fait d’atomes et de vide, surtout de vide. Les choses ne sont que ce que nous en percevons. À un plus haut niveau c’est le mythe de la caverne. La meilleure explication qu’à l’homme de la caverne pour les ombres qui passent sur les murs est qu’ils sont des dieux. Mais est-ce vrai ?
Réalité ou non réalité ?
Si tout n’est que perceptions, alors y a-t-il une réalité vraie ? Je pense que non, mais l’important n’est pas de savoir si une croyance est vraie ou pas.
La bonne question est : est-ce que cette croyance est utile pour moi ou pas ?
On est ce que l’on croit
Si vous pensez que gagner de l’argent est sale ou malhonnête, ne vous inquiétez pas, vous n’en gagnerez pas ! On devient ce que l’on mange et ce que l’on croit. Si vous vous croyez vieux, vous le devenez.
C’est le principe de la prophétie auto réalisatrice.
Rien n’est figé
La première croyance à adopter c’est que rien n’est figé. La plupart des croyances peuvent être changées. Il convient donc de changer celles qui vous limitent. On a bien pu vous faire croire au Père Noël ! Et vous n’y croyez plus, n’est-ce-pas ?
Croire en des choses utiles
L’environnement change, les conditions changent, les gouvernements changent, les révolutions passent. Il faut s’adapter comme le roseau qui plie mais ne rompt pas. Et on s’adapte plus facilement si nos croyances sont enrichissantes.
On peut, par exemple, croire que les richesses de cet univers sont infinies ou que la vie est pleine de surprises et qu’elle vaut la peine d’être vécue, que tout le monde peut avoir une part du gâteau (mais qu’il faut d’abord le préparer).
Mais on en conviendra, ce n’est pas facile de modifier ses croyances limitantes. Voici quelques étapes pour vous y aider.
Les étapes pour changer ses croyances limitantes
J’ai tiré du livre Sleight Of Mouth, de Robert Dilts, les étapes suivantes.
Le cycle du changement de croyance
1 – Avoir le désir de croire : on veut croire quelque chose mais on sait que cela ne fait pas partie de nos croyances
2 – Être ouvert à la croyance : « Et si c’était vrai ? Qu’est-ce que ce serait si c’était vrai ? »
3 – L’incorporation : ajouter la nouvelle croyance à l’ensemble de nos croyances
4 – Être ouvert au doute : remettre en cause ce que l’on tient pour vrai et se poser des questions comme « Et si ce n’était pas vrai ? Y a-t-il des exceptions ? Ce n’est peut-être pas toujours vrai ? ».
5 – Archiver ses anciennes croyances dans son musée personnel : sans nier son ancienne croyance, la mettre en vitrine dans un musée personnel des anciennes croyances, à côté de feu notre certitude en l’existence du Père Noël (plus sur ce point un peu plus loin).
6 – Avoir foi et conviction dans la nouvelle croyance : allez, on y croit et on cumule et collectionne les preuves que cela est vrai !
Résumé du processus de changement
Voici un petit résumé des étapes à suivre pour changer de certitudes.
Étape 1 : identifier les croyances limitantes
La première étape est, bien sûr, de trouver quelles sont les croyances qui vous limitent. Ce n’est pas évident ! Il y a deux façons de faire.
Vous pouvez voir en quoi résultent vos actions. Si tout ce que vous faites conduit à la pauvreté, il faut changer quelque chose. Combien d’histoires de gagnants à des jeux de loterie ou de stars gagnant plein d’argent qui ont tout perdu ont été entendues.
Étape 2 : commencer à douter de vos croyances limitantes
Une fois que vous avez identifié vos croyances limitantes, commencez à les mettre en doute. Trouvez des contre-exemples, des cas dans votre vie où vous avez cru des choses, mais vous n’y croyez plus, ou des personnes qui ne croient pas ce que vous croyez.
Étape 3 : focalisez-vous sur les nouvelles croyances que vous voulez adopter
Ensuite, faites tout pour faire comme si la nouvelle croyance était vraie. Cherchez des cas ou des situations dans votre vie ou celle des autres dans lesquels elle est vraie. Même si ce n’est pas vrai, faites comme si cela était vrai. Soyez imaginatif. Utilisez tous vos sens pour ancrer cette croyance dans votre réalité.
Le musée personnel
Dans ce qui précède j’ai parlé d’un musée personnel des anciennes croyances. Nous avons quasiment tous cru au Père Noël, non ? Maintenant, nous n’y croyons plus, n’est-ce pas ? Pourtant nous ne rejetons pas cette croyance. Certaines personnes essayent de nier ce qui, pour elle, était parole d’évangile il y a quelque temps et qui est maintenant un mensonge. Faire ainsi n’aide pas. Il faut regarder ses anciennes croyances (cela aide) comme on regarde le fait d’avoir cru quelques années au Père Noël.
Car toute croyance a une intention positive. Nier l’ancienne croyance reviendrait à nier l’intention positive. Ce qui ne nous sert pas. Ce qu’il faut faire, c’est se dire
« Il m’est arrivé de croire cela, mais aujourd’hui je ne le crois plus. J’ai trouvé un autre moyen d’exprimer l’intention positive de cette croyance. »
Archivez donc dans votre musée personnel vos anciennes convictions. Et aidez-vous de celui-ci pour trouver des exemples qui vous aideront à changer ce qui vous limite actuellement.
Les sous-modalités et les états internes
Nous entrons maintenant dans un domaine un peu plus délicat. La PNL parle de sous-modalités et d’états internes. Dilts parle du modèle de la réalité d’un individu. Chaque être humain a sa propre réalité. Il est intéressant de noter que des groupes d’humains ont aussi leur propre modèle de la réalité, qu’ils partagent comme une hallucination collective, par exemple, les nazis, les communistes, …
Chaque individu ou groupe social applique des filtres propres au monde extérieur et même au monde intérieur. Ces filtres ont pour origine l’éducation, les valeurs, les croyances, etc. Le recadrage est une façon de changer ces filtres.
C’est un peu comme si vous mettiez des lunettes de différentes couleurs : vous voyez la vie de différentes façons.
Chacun de nous a en lui sa façon de voir les choses, avec des sous-modalités différentes. La perception de l’environnement et des pensées crée des états internes (joie, tristesse, colère, aigreur, …).
Si vous faites un peu d’introspection vous vous rendrez compte que votre état interne et les sous-modalités que vous utilisez sont différentes quand vous pensez à une chose dont vous êtes sûr qu’elle est vraie par rapport à une chose qui n’est pas vraie pour vous.
Exemple : quelle est la représentation interne et votre état interne quand vous vous demandez si le soleil va se lever demain ? Faites la même expérience en vous demandant si Cameron Diaz est amoureuse de vous.
Ce n’est pas pareil à l’intérieur, n’est-ce pas ?
Utiliser les états internes
Grâce aux états internes et aux sous-modalités il est donc possible de modifier vos croyances. Il suffit d’appliquer les filtres, les sous-modalités et les états internes de ce que vous ne croyez pas aux convictions à éliminer, et à appliquer ceux des choses qui vous paraissent absolument certaines aux croyances que vous souhaitez mettre en place.
Attention, cela peut être assez perturbant car il est possible de changer votre modèle de la réalité. Il est possible d’oublier ce que vous avez fait et, d’au contraire, mettre en place des souvenirs qui ne sont pas réel !
En pratique, comment changer ses croyances limitantes
Voyons en détail comment torpiller une croyance limitante.
Identifier la croyance limitante
Tout d’abord il faut identifier la croyance limitante. Ce peut être une croyance pas forcément qui vous porte préjudice, mais qui est moins utile qu’une autre. Cela peut être « en temps de crise on ne peut pas créer un business ». C’est une croyance beaucoup moins utile que « un bon produit peut être vendu dans n’importe quelles circonstances ».
Trouver une croyance alternative qui soit positive et utile
Ensuite cherchez une croyance de remplacement, une croyance plus utile. Pour « je ne plais pas aux filles » sera remplacée par « je peux certainement trouver une fille aimante ». Pour « je suis incapable de gagner 100 000 euros par an » ce sera « je peux me garantir suffisamment d’argent pour vivre bien ».
Identifier les bénéfices secondaires et aspects émotionnels
Les croyances sont entretenues par des critères d’évidence. Par exemple, prenons la croyance « je suis nulle en sport ». Cette croyance peut être supportée par des indices. C’est un peu comme un portique supporté par des colonnes. Sans les colonnes le portique tombe.
Les critères d’évidence supportent les croyances
Cette croyance est aussi associée à des bénéfices secondaires et des charges émotionnelles comme :
- cela m’évite de faire des efforts
- si j’ai de mauvaises notes je n’aurai rien à perdre
- si j’étais trop forte on me tiendrait à l’écart, surtout mes amies
- je n’aime pas montrer mes formes en faisant bouger mon corps.
Il faut trouver le moyen de trouver une nouvelle croyance enrichissante sans supprimer les bénéfices secondaires quand ils sont positifs (comme garder ses amies). Il faut aussi réussir à contourner la charge émotionnelle comme « montrer ses formes ».
Trouvez le coût que peut avoir cette croyance :
- les garçons se moquent de moi
- si je continue d’être aussi peu douée en sport je ne réussirai pas mes études et j’aurai une vie difficile
- cela perturbe aussi mes résultats dans les autres matières
- j’ai de plus en plus de mal à aller en sport et le jour du sport est un enfer pour moi.
Si ce coût est trop élevé, alors il faut changer cette croyance ! Mettre en balance les bénéfices d’une nouvelle croyance comme « j’ai un niveau potable en sport » :
- je suis comme tout le monde
- je ne stresse plus
- mes résultats s’améliorent
- j’ai plaisir à aller en sport, c’est un moment de détente qui m’aide à me concentrer dans les autres matières.
Faites donc la différence entre la peine à conserver cette croyance et le plaisir associé à la nouvelle croyance : peine, douleur et plaisir.
Recadrer les critères d’évidence
Le schéma précédent montre les critères d’évidence qui supportent la croyance :
- j’ai eu une mauvaise note à la dernière course
- les garçons se moquent de moi
- je n’ai pas de muscles
- les filles ne sont pas faites pour le sport.
Chacun de ces critères peuvent être recadrés :
- lors de la dernière course j’avais mal au ventre ; je n’étais pas en forme et je n’avais pas la bonne technique
- les garçons se sont moqué de moi une seule fois parce que mes chaussures faisaient beaucoup trop de bruit et que je n’avais pas appris à poser correctement mes pieds
- les champions de marathons sont squelettiques; je n’ai pas besoin de beaucoup de muscles pour bien courir
- Jeannie Longo a gagné des tas de médailles jusqu’à un âge avancé ; elle a un bien meilleur palmarès que bien des hommes.
En torpillant ces critères la croyance ne peut plus tenir.
Avec le recadrage la croyance n’a plus de support
Construire les supports de la nouvelle croyance
Pour pouvoir tenir, la nouvelle croyance a besoin de critères d’évidence. Ajoutez-en autant que possible. Plus le fronton a de colonnes pour le supporter, plus il sera stable et durablement en place.
Ajoutez des critères d’évidence à vos croyances
Allez-y progressivement. Petit à petit l’oiseau fait son nid.
Conclusion
Pour conclure, je ne saurais que trop vous conseiller d’analyser vos croyances et d’identifier celles qui vous limitent. Ensuite, utilisez les étapes du changement de croyances pour les remplacer par des croyances enrichissantes. Faites ce travail dans tous les domaines : votre relation à l’argent, aux autres, etc. Vous verrez, cela va changer votre vie.
En tout cas, cela vous permettra de vous remettre en cause pour le meilleur, et c’est une étape essentielle dans votre indépendance financière, par exemple.
Image : Vichaya Kiatying-Angsulee FreeDigitalPhotos.net
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