Les méta messages et la théorie des types logiques
La théorie des types n’est pas une théorie élaborée par des blondes en groupe qui donnent des notes aux mecs qui passent. C’est une théorie qui va nous aider à mieux communiquer et à apaiser les relations entre personnes. Qu’est-ce que cela va vous apporter ? Une relation apaisée avec votre patron ou votre moitié. Pas mal, non ?
Alors, on va quand même faire un peu de théorie. Intéressant, mais ne quittez pas le fil.
Cette théorie a permis à Robert Dilts de mettre en place ses niveaux logiques. C’est Bertrand Russell qui est à l’origine de la théorie des types logiques. Pour lui il existe une distinction entre une catégorie (un type) est ses éléments. Le type chien n’est pas un chien. OK ?
Jusque là, ça va ?
Cela peut s’appliquer au fameux « la carte n’est pas le territoire ». Là c’est plus dur. La carte est une sorte de catégorie.
Bateson a utilisé les types logiques dans la communication. Il a remarqué que les animaux adoptent des comportements de combat soit pour de vrai soit pour s’amuser. Dans les deux cas les comportements sont identiques, mais ils savent que c’est pour s’amuser ou pour de vrai.
Mais comment le savent-ils ? Par exemple, ils remuent la queue. Ce fait de remuer la queue est un méta message (d’après Bateson).
Un méta message est un message nécessaire pour dire dans quelle catégorie de comportement on se trouve. Un méta message est un message sur les messages (contenus dans les comportements). C’est un message qui parle des messages.
Ces méta messages appartiennent à une catégorie de niveau plus élevé.
Dans le cadre de la communication on a donc des méta messages, la plupart du temps au niveau non verbal.
Des conflits souvent dus au non verbal
Les méta messages sont parfois à l’origine de mésententes entre les personnes. Les méta messages peuvent être mal compris ou non congruents. En effet, ils sont perçus de façon inconsciente. Et quand ils ne sont pas cohérents avec la communication verbale cela pose un problème.
Mais il n’y a pas que le non verbal. Dans la communication il faut utiliser toutes les modalités. Une modalité est un des canaux de communication (voix, gestes, attitude, vue, etc).
Korzybski (celui de la carte qui n’est pas le territoire) utilise une anecdote très amusante mais à la fois très édifiante.
« C’est une histoire qui se passe dans un train avant la seconde guerre mondiale. Une vieille femme américaine et sa jolie petite-fille occupent avec un soldat roumain et un officier nazi un compartiment. Un tunnel arrive et le train est plongé dans l’obscurité. Par dessus le tatactatoum du convoi on entend tout à coup le bruit d’un baiser et puis celui d’une gifle terrible.
La clarté revenue personne ne réagit. La grand-mère pense en elle que sa petite-fille sait se défendre et cela la réconforte. La fille, elle, se dit que ce baiser n’est pas si grave que cela. Les deux hommes sont assez séduisants. Mais ce qui l’étonne le plus c’est la force avec laquelle mamie a giflé le malotru.
Le nazi est songeur. Il se dit que les roumains sont malins : ils chapardent un baiser et font en sorte que ce soit le voisin qui soit giflé. Chapeau !
Le roumain se dit que c’est une bonne journée : il a arraché un baiser à une jolie fille et baffé un officier nazi ! »
Source : http://www.lyber-eclat.net/lyber/korzybski/role_langage1.html
Cette histoire montre que l’usage d’une seule modalité conduit à de mauvaises interprétations de la réalité. Souvent, ajouter une modalité permet de mieux percevoir les choses. C’est aussi vrai avec le langage para verbal et non verbal.
Mais la théorie des types logiques ajoute une dimension supplémentaire qui est celles des différentes catégories, que DIlts à transformées en niveaux logiques. On ne peut agir sur un niveau qu’à partir du niveau supérieur.
De même, Russell est à la fois l’un des précurseurs de la double contrainte et de la résolution de certains paradoxes. Il prend pour exemple le paradoxe du barbier.
Un barbier rase tous les hommes qui ne se rasent pas eux-mêmes. Et seulement ceux-là. Ce barbier doit-il se raser lui même ?
Que ce soit oui ou non on arrive à une contradiction. Une double contrainte.
Russell résout ce genre de paradoxe avec la théorie des types. Le barbier ne peut appartenir à l’ensemble des hommes qui ne se rasent pas eux-mêmes d’après sa théorie. Le paradoxe n’a donc pas lieu d’être.
Train: Susie B – Barbier : imagerymajestic FreeDigitalPhotos.net